Sérénade pour hautbois principal de Jolivet : chronique de Jacques Bonnaure

Jacques BONNAURE nous offre cette nouvelle chronique qu’il consacre à la publication du CD enregistré par le quintette AQUILON :

HOMMAGE AU QUINTETTE À VENT FRANÇAIS

L’Association Jean-Pierre Rampal, à l’origine de cette publication, rend ainsi hommage à l’ensemble fondé avec quelques amis par le célèbre flûtiste dès la fin de la guerre. Après une période de rodage, l’effectif se stabilisa pendant vingt ans avec Pierre Pierlot (hautbois), Jacques Lancelot (clarinette), Paul Hongne (basson), Gilbert Coursier (cor)…et toujours Rampal à la flûte. Ce Quintette fut très actif pour la défense de la musique que l’on n’appelait pas encore baroque, sous les jeunes labels L’Oiseau-Lyre puis Erato, mais aussi pour l’illustration de la musique contemporaine pour vents. Trois des quatre œuvres du programme lui furent dédiées, entre 1945 et 1955 : le Quintette en ut de Claude Arrieu, les Dix-sept Variations de Jean-Michel Damase et la Sonatine de Marcel Bitsch appartiennent à cette lignée claire et aimable et pleine d’humour, qui parcourt l’histoire de la musique française. La Sérénade avec hautbois principal de Jolivet (1945) est plus singulière. Par sa distribution instrumentale d’abord : le hautbois y joue un rôle prépondérant mais s’insère également dans un ensemble dont le compositeur explore les couleurs de timbres. L’écriture de l’œuvre, sa forme même en quatre mouvements (Cantilène, Caprice, Intermède, Marche Burlesque) offrent une synthèse particulièrement réussie des deux tendances contraires qui animaient, vers le milieu des années 40, l’esthétique de Jolivet, un attrait par un certain classicisme et un souci constant de créer des climats sonores plus rares, des agrégats sonores complexes, tout en redonnant à la monodie son sens primitif.

Le Quintette Aquilon, digne successeur du Quintette à vent français, se compose de cinq jeunes femmes issues du CNSMD de Paris. On retrouve chez lui les qualités traditionnelles des vents français, la rondeur du son, la précision dans les attaques et la qualité du flux mélodique et surtout la tension permanente du discours, toujours vivant.

Quintette à vent Aquilon (Marion Ralincourt, flûte, Claire Sirjacobs, hautbois, Stéphanie Corre, clarinette, Marianne Tilquin, cor, Gaëlle Habert, basson)

Production Association Jean-Pierre Rampal. (1 CD Premiers Horizons REF.070.168)

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